« Des qu’ils atteignirent les premieres forets il comprit que ce voyage etait une excellente idee, et qu’ils allaient pendant ces quelques jours etre tres heureux, peut-etre pour la derniere fois ; c’etait certainement, en tout cas, leur dernier voyage. Prudence conduisait bien, elle etait au volant calme et sure. Ils parlaient peu, mais ce n’etait pas necessaire ; le paysage, tres beau des leur entree en Bourgogne, devint splendide tout de suite apres Macon, des qu’ils arriverent dans le Beaujolais proprement dit. Les vignes etaient illuminees d’ecarlate et d’or, davantage lui semblait-il qu’elles ne l’avaient jamais ete, mais c’etait peut-etre simplement parce qu’il allait mourir, qu’il ne reverrait plus jamais ce paysage qu’il aimait depuis l’enfance. »