La Maison du Chat-qui-pelote, c’est d’abord une enseigne de boutique doublee d’un tableau : « Une formidable piece de bois, horizontalement appuyee sur quatre piliers qui paraissaient courbes par le poids de cette maison decrepite, avait ete rechampie d’autant de couches de diverses peintures que la joue d’une vieille duchesse en a recu de rouge. Au milieu de cette large poutre mignardement sculptee se trouvait un antique tableau representant un chat qui pelotait. »
Mais cette nouvelle, ecrite en 1829 et plus tard placee par Balzac en ouverture de La Comedie humaine, est elle aussi un tableau vrai, tableau du Paris commercant – le Marais et la rue Saint-Denis – que l’ecrivain prend plaisir a peindre. Un tableau de moeurs, egalement, et son premier titre, Gloire et malheur, laissait plus directement deviner que s’y jouait le destin d’une femme : « Les humbles et modestes fleurs, ecloses dans les vallees, meurent peut-etre quand elles sont transplantees trop pres des cieux, aux regions ou se forment les orages, ou le soleil est brulant. » Presentation et notes par Patrick Berthier.