Les arbres non tailles projetaient en tous sens des branches gourmandes. Les buis, destines a marquer le dessin des bordures et des allees, etaient devenus des arbustes, ne subissant plus le ciseau depuis de longues annees. Des graines apportees par le vent avaient germe au hasard et se developpaient avec cette robustesse vivace, particuliere aux mauvaises herbes, a la place qu'avaient occupee les jolies eurs et les plantes rares. Les ronces, aux ergots epineux, se croisaient d'un bord a l'autre des sentiers et vous accrochaient au passage pour vous empecher d'aller plus loin et vous derober ce mystere de tristesse et de desolation. La solitude n'aime pas etre surprise en deshabille et seme autour d'elle toutes sortes d'obstacles.