Rhinoceros est la piece la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l'esprit d'innovation, de provocation, des premieres pieces. Comme elles, celle-ci melange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l'innovation principale qui s'introduit ici est la reflexion sur l'Histoire, a travers le mythe. La piece est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C'est donc une piece engagee : «Je ne capitule pas», s'ecrie le heros. Le rhinoceros incarne le fanatisme qui «defigure les gens, les deshumanise». On sent l'influence de La Metamorphose de Kafka. Dans une petite ville, un rhinoceros fait irruption. Par rapport a lui, les personnages prennent diverses attitudes. Certains se transforment en rhinoceros ; un troupeau defile. Seul Berenger resiste a la maree des betes feroces, symboles du totalitarisme.