Lors d’une brillante soiree parisienne, tandis que les invites dansent et conversent dans des salons splendides, une jeune femme s’epouvante a la vue d’un etrange petit vieillard decharne et pareil a un spectre. La jeune femme supplie alors le narrateur de lever pour elle le mystere de cet inconnu. Le lendemain du bal, il lui raconte longuement l’histoire du sculpteur Sarrasine et de la dangereuse passion que, dans sa jeunesse, il eprouva pour la mysterieuse Zambinella aussitot qu’il l’eut entendue chanter a Rome.
Des la premiere page, c’est sous le double signe de la danse des morts et de la danse des vivants, de la sensualite et de la decheance, que le jeune Balzac place ce recit publie par la Revue de Paris en 1830. Et Sarrasine est doublement enigmatique aussi : parce que la narration tient le lecteur captif jusqu’au mot de la fin – et parce qu’elle met en scene les ambiguites d’un desir dont l’ecrivain ne cherche pas a dissiper les ombres.
Presentation et notes d’Eric Bordas.